Le Grand Exode
Plus au nord, sur les côtes bordant la forêt dense, les rouleaux meurtriers de la mer aurait vomi bateaux et équipage sur les plages de sable blanc. Encore plus au Nord, là où les courants se faisaient moins forts, ils auraient pu certes débarqueraisément mais au pied de montagnes arides et inhospitalières où seuls les nains trouvaient leur compte. Si les vents avaient amené l’expédition du général Yrkoon plus au sud, elle n’aurait trouvé face à elle qu’une côte ingrate déchiquetée de récifs, d’esquifs et de falaises. L’installation dans les grands plaines chaudes au delà de ce rideau menaçant aurait certes été aisée mais elle aurait condamnée à jamais toute interface maritime.
Ceux qui s’exilèrent d’eux même de l’Ancien Continent trouvèrent donc la seule baie naturelle sur près de 500kms de côtes dispensée de courants, de récifs et d’écueils mais aussi disposant d’un chenal d’une profondeur de 10 mètres d’un bout à l’autre de ses extrémités. Les caravelles comme les lourds galions avec leurs 6 mètres de tirant d’eau accostèrent facilement et le lieu devint rapidement un port de pêche très dynamique.
Ce miracle n’échappa pas aux candidats à l’exode entassés dans les cales du bateau. Lorsqu’une consultation populaire proposa de nommer la ville qu’ils allaient construire, le nom de " la Baie " vint naturellement sur toutes les lèvres. La Baie prospéra rapidement. Animés d’une ardeur de pionniers, les exodiens battirent une première palissade à l'abri du seul promontoire de la Baie, qui s’avéra rapidement trop étroite pour contenir tout le monde. On dût la repousser avant de la remplacer par une solide muraille , à son tour vite dépassée. jusqu’à l’actuel tracé, entériné par la nouvelle muraille.